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samedi 14 juillet 2012

Accueil.

Bienvenue à vous tous qui avez répondu à l'invitation de la communauté de St Nicolas la Chapelle et participez à cette Nuit des églises, la deuxième en France, la première dans notre village où le projet, né de la rencontre entre l'organiste et le guide de cette église est devenu, avec l'aval bienveillant du Père Jean Duval que nous remercions vivement, celui des quatre relais, Jacqueline, Évelyne, Gérard et moi-même. Avec Patrick Saint-Pierre, à l'orgue et que vous avez aussi entendu au carillon, avec Bertrand Lavoine dont vous avez écouté des interprétations campanaires enregistrées, avec Jean-Claude Brun qui nous a ouvert l'accès au clocher, avec Christian Contamin qui a accepté de se lancer dans la lecture des textes, parfois difficiles et avec vous tous, nous croyons que nous allons réussir ce partage de l'attachement que nous portons à notre église, à son histoire et à ce qu'elle signifie au cœur du village et de la communauté. Depuis sa construction elle a été l'objet des soins attentionnés des paroissiens, des municipalités successives et des curés desservants dont parmi eux, le Père Paul Lepan, qui nous a quittés en février dernier, il a été notre pasteur durant les années soixante dix et un éveilleur quant à la richesse patrimoniale de ce sanctuaire, nous aimerions avec vous, lui dédier cette soirée. Merci de votre attention.


Commentaires.

De 1774 à 1776, les colatains, emmenés par leur curé, le Rd Crottet, ont mis deux ans pour construire sur les plans de Quenot et Dupuis, leur nouvelle église sous la conduite des maitres-maçons venus du Val Sésia, Charles Jacquet et Jacques Ferrari, non en bolide rugissant et rouge* mais à pieds ou à dos de mules. Le Val Sésia, une vallée du même pays que nous, le royaume de Piémont-Sardaigne et qui a donné de nombreux constructeurs d'églises et d'artistes dont, chez nous, Joseph Gilardi et Jean-Charles Molino qui ont mis en images, en couleurs, en or et en argent, en mouvement, l'enseignement de la Réforme catholique, initiée par le Concile de Trente, la relation avec Dieu est toujours possible. C'est ce que nous dit le fronton ouvert qui couronne la porte d'entrée. Le retable des Âmes du Purgatoire, dans l'esprit et le style baroque nous donne à voir les multiples liens qui peuvent être tissés avec Dieu, représenté ici par un vénérable vieillard tenant le monde dans sa main gauche et nous bénissant de sa main droite. Les colonnes torses par leur mouvement ascendant symbolisent notre prière qui monte vers Dieu et par le mouvement descendant la grâce divine qui vient sur les hommes. Ces derniers peuvent aussi confier leurs messages aux anges, très nombreux, mais ici, on déplore quelques absents, envolés une certaine nuit déjà ancienne et sachez que dans le mot envol,  il y a vol! Enfin, intercesseurs privilégiés et certains spécialisés, les saints. Ici, Saint Jean-Baptiste qui désigne l'agneau symbolisant le Christ. Saint Nicolas, patron de notre paroisse, l'ancienne. L'évêque de Myre était très vénéré dans nos vallées alpines, Combloux, Cluses, Saint Nicolas de Véroce pour les plus proches de nous. Michel Delalonde, auteur d'une monographie qui fait référence sur notre église, imaginait un " chemin " Saint Nicolas, de Bari à St Nicolas de Port en Lorraine, voyez la croix de sa crosse, pour expliquer ce culte populaire. Au registre supérieur, Saint Antoine le Grand, d’Égypte ou l'Ermite, fondateur de l’érémitisme chrétien. Le cochon à ses pieds symbolise peut-être le diable qui le tenta au désert en prenant diverses formes animales. Saint Sébastien, très représenté par les artistes, percé de flèches par ses compagnons archers qui épargnèrent son cœur pour qu'il survive. Invoqué autrefois pour se protéger de la peste, il est aujourd'hui prié par certaines victimes du SIDA.C'est à un peintre suisse alémanique que nous devons le tableau central. Isler, qui a œuvré aussi à Cordon dont la voûte de l'église est de ce peintre, n'a pas beaucoup laissé de traces. Là aussi, la relation entre le ciel et la terre est mise en avant, par son sacrifice, par son Sang versé, le Christ rachète l'humanité. A une époque ce tableau a déplu, il n'impressionnait pas assez  et fut remplacé par une image incitant les fidèles à tout et bien faire pour éviter l'épreuve du Purgatoire. Il a heureusement retrouvé sa place pour enseigner l'amour de Dieu et non la peur de Dieu. Sur le retable du maître-autel, Saint Nicolas semble avoir usurpé la place d'honneur, il n'en est rien. Ce qui est affirmé ici est la présence réelle du Christ dans les espèces, point de divergence avec le protestantisme, par le monumental double tabernacle, orné du pélican, symbole du sacrifice comme la couleur sang des colonnes du baldaquin et comme l'agneau figurant sur l'autel tombeau. Saint Jean l’Évangéliste et Saint François de Sales, artisan de la Réforme catholique, encadrent le tabernacle doré à la feuille d'or. De part et d'autre du retable, Bienheureux Amédée IX de Savoie, qui fut duc de Savoie et Saint Victor, légionnaire martyrisé pour être resté fidèle à la foi chrétienne. A travers eux, c'est surtout Victor-Amédée III, roi de Piémont-Sardaigne à l'époque de construction qui est honoré pour ses largesses financières, aujourd'hui, nous parlons de subventions! Ce roi sarde manifestait un grand attachement à son ancêtre, je viens de l'apprendre d'un doctorant en histoire de l'art** qui consacre sa thèse à la représentation du Bienheureux  Amédée IX de Savoie et il s'est intéressé à cette statue. Nous vous disions l'attachement des colatains à leur église et selon la tradition les trois retables ont été lors de la Révolution mis à l'abri des excités du moment et reconstruits, la tourmente passée, par Joseph Gilardi*** qui est aussi le sculpteur de l'autel majeur de Flumet. Aujourd'hui tout trois sont classés monuments historiques comme l'orgue Clergeau qui ce soir, sous les mains de Patrick Saint-Pierre, participe pleinement à cette Nuit des églises. Entre le chœur et la nef, un Christ en gloire entouré d'anges qui recueillent le précieux Sang. L'autel consacré à Notre Dame de toutes Grâces présente une particularité dans sa décoration, ses colonnes torses, à mi-chemin s'assagissent et deviennent droites, perdant l'exubérance et la joie du baroque. Je me suis laissé dire que c'était les prémices du style néo-classique sarde qui s'est développé lorsque la Savoie après la chute de Napoléon premier a rejoint le royaume sarde. Notre Dame, dont la statue est du dix neuvième siècle est elle aussi entourée d'anges et de saints. Saint Pierre et les clés de l’Église, Saint Paul et l'épée de son martyr et au registre supérieur, Sainte Catherine d'Alexandrie, que les anciennes jeunes filles fêtent le 25 novembre, elle est représentée avec la roue qui fut l'un des instruments de sa mise à mort. Saint Agathe qui entre autres supplices subit l'arrachement des seins, elle nous les présente ici sur un plateau. En Beaufortain, à Queige, paroisse consacrée à sainte Agathe, le jour de sa fête les dames du village se réunissaient en banquet, les maris restant à la maison, il faut dire que le reste de l'année c'était le contraire! Depuis quelques années, les traditions se perdant, ces messieurs sont invités. Après cette parenthèse, levons les yeux vers l'archange, Saint Michel, donnant la main à un enfant, symbolisant une âme, disent les uns, Saint Raphaël conduisant Tobie au désert, disent d'autres****. Nous pouvons choisir, les chemins pour aller vers Dieu ou ne pas aller, sont divers, notre assemblée en cette Nuit des églises est bien à cette image.

A suivre.

* En me permettant quelques fantaisies j'invoque Saint François de Sales qui disait qu'un saint triste est un triste saint! 
** Michel Merle-Rosmorduc.
*** Mes connaissances ont été mises à l'épreuve par l'une des participantes, les Gilardi étaient une dynastie d'artistes avec des prénoms usuels identiques au cours des générations, les historiens ou conférenciers que j'ai lus ou écoutés se sont peut-être un peu perdus et moi à leur suite! Je reviendrai sur ce point.

Donc, voici, après recherches ce que je pense pouvoir dire à mes lecteurs et aux visiteurs que j'accueille chaque mardi à 18 heures.

Pour St Nicolas la Chapelle: 

"  Le grand Christ sous l'arc triomphal et les trois retables furent réalisés par Joseph Gilardi et Jean-Charles Molino, de Campertogno, Valsesia, à la fin du XVIIIè siècle. Après la Révolution, c'est le même Gilardi qui, en 1804, viendra remonter les retables qui avaient été cachés pendant la Terreur. " in, Sur les chemins du baroque en Beaufortain et Val d'Arly, de Michelle Leroy et Geneviève de Montleau. La Fontaine de Siloé, éditeur.

Pour Flumet:

" Il, le retable, a été réalisé en 1809 par les valsésians Brocio, Viotti, Jean-Baptiste Gilardi et son fils Joseph-André âgé de douze ans, ce dernier étant le petit-fils de Joseph Gilardi qui construisit les retables de Saint Nicolas la Chapelle à la fin du XVIII è siècle.  Ibidem.

**** Une autre participante, m'a assuré que c'était Saint Michel , dans l'iconographie religieuse Tobie étant représenté par un homme et non par un enfant.

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